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Du bout des lèvres, ou du fond du cœur ?« Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! » Ceux qui supplient le Seigneur que Sa Majesté accomplisse en eux sa volonté, ne disent-ils pas ces paroles parce que tout le monde les dit, plutôt que pour les vivre ? Voilà qui serait bien mal, mes filles ! Considérez ceci : que vous le vouliez ou non, sa volonté se fera au ciel et sur la terre ; alors, croyez-moi, faites de nécessité vertu. Ô mon Seigneur, quel beau cadeau pour moi que vous n’ayez pas laissé à une volonté aussi faible que la mienne que s’accomplisse la vôtre ! Seigneur ! Je serais dans de beaux draps, s’il était dans mes mains qu’elle s’accomplisse ou non ! Voulez-vous savoir comment Dieu s’y prend avec ceux qui lui demandent sincèrement cela ? Demandez-le à son glorieux Fils, qui le lui a demandé dans sa prière au Jardin des Oliviers. Comme cette prière fut dite avec vérité et en y mettant toute la volonté, voyez si elle n’a pas été exaucée à travers les souffrances, les épreuves, les injures et les persécutions, jusqu’à y laisser sa vie en mourant sur la croix. Vous voyez ici, mes filles, ce que Dieu a donné à celui qu’il aimait le plus ; vous comprendrez par là quelle est sa volonté. Attention à ce que vous faites ! Que ces paroles adressées à un si grand Seigneur ne soient pas pour la forme ! Efforcez-vous de supporter ce que Sa Majesté voudra, car donner sa volonté autrement, ce serait montrer un bijou à quelqu’un pour qu’il le prenne, et le retirer pour le garder dès qu’il étendra la main pour cela.
Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), Chemin de la Perfection, ch. 54-55
Le progrès chrétien consiste à dire de plus en plus sincèrement le Notre Père, à entrer de mieux en mieux dans la volonté de Dieu. À force de le répéter et de le méditer, il modèle notre manière d’être et nous fait retrouver notre identité de fils de Dieu. Ce n’est pas la volonté de Dieu qui s’en trouve changée, mais la nôtre. Au fur et à mesure du décentrement de notre volonté propre au profit de la volonté de Dieu, nous comprenons davantage la logique de l’Évangile, devenue du fait de notre péché celle de la Passion et de la croix : un tel divorce séparait ces deux volontés, qu’il aura fallu la fidélité et l’amour de Jésus jusqu’à la mort, pour que nous comprenions et acceptions de laisser faire Dieu. Le laisser faire, c’est le laisser se donner à nous, le laisser nous aimer, et ainsi rétablir la relation entre lui et nous, la croix cessant alors d’être un repoussoir pour devenir le lieu de son plus grand amour pour nous. Ne demandons pas la croix, mais la volonté de Dieu ; et s’il est vrai qu’elle est désormais crucifiée par le péché, c’est lui qui en porte le poids, pour ne nous en laisser que l’amour. À force de répéter le Notre Père, dans la liturgie notamment, nous risquons de le dire parce que tout le monde le dit, en bafouillant, en galopant… Un grand progrès serait déjà de le dire lentement, distinctement. Sainte Thérèse d’Avila donne comme exemple d’une grande contemplative une de ses soeurs qui mettaient des heures à dire un seul Pater. Thérèse d’Avila (sainte, 1515-1582)
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