/* paroisseetfamille pageprier.php 2021-02-25 JMC essai mysqli 2021-03-01 JMC adaptation mysqli status : OK */ ?>
|
Rester dans sa vocation.L’oraison n’est pas un bien de la nature, mais un don de la grâce ; ce n’est pas un ouvrage de l’homme, mais un don de Dieu même ; ce n’est pas une invention de l’esprit humain, mais une infusion du Saint-Esprit. D’où vient que nous ne devons pas penser le pouvoir acquérir à force de bras, c’est-à-dire par l’étude et par l’élévation de notre entendement et par les efforts de notre volonté, ni aussi par l’industrie humaine et par un art composé ; mais plutôt la demander à Dieu en humilité, l’attendre en patience, la recevoir avec action de grâce et reconnaissance, et en user et y coopérer avec fidélité. Il donne cette faveur à ceux qu’il lui plaît, quand, et en la manière qu’il lui plaît, et par le seul motif de son immense bonté. L’oraison est un banquet spirituel, auquel nous sommes conviés. Suivons donc ce conseil que Notre Seigneur nous donne en la parabole des noces : quand tu seras invité aux noces, ne t’assieds pas au premier lieu, mais assieds-toi au dernier, afin que, lorsque celui qui t’a invité viendra, il te dise : « Ami, monte plus haut ! » Voici ce que cela veut dire : de nous-mêmes nous ne devons jamais nous élever en l’oraison, ni choisir une manière singulière ou des degrés sublimes d’oraison… Il faut s’asseoir au dernier lieu, adhérer aux voies petites, comme petits et faibles que nous sommes, exercer en humilité d’esprit nos facultés intérieures par des considérations et par des affections, jusqu’à ce qu’il plaise à Notre-Seigneur par sa bonté de nous dire : « Montez plus haut ! » C’est-à-dire, qu’il nous appelle et nous attire à une autre voie. François Bourgoing (1585-1662), Direction pour l’oraison, 1er et 8e avis L’oraison est un don de Dieu même. Prier ne s’invente pas, mais se reçoit de celui qui « trouve ses délices parmi les enfants des hommes (Pr 8, 31) ». Aucun effort de notre part de fabriquera jamais la moindre prière. Mais demander la grâce de la prière, c’est déjà l’avoir reçue, puisque c’est déjà une prière ! Il reste donc que Dieu se soit invité dans notre vie, et que notre rôle dans la vie spirituelle soit simplement de profiter de lui ou de le traiter en importun. Dieu donne cette faveur à ceux qu’il lui plaît, quand, et en la manière qu’il lui plaît. La contemplation est autre chose que la sainteté. Un enfant à peine baptisé est parfaitement saint, et pourtant on ne dira pas qu’il a une vie d’oraison. Et si Dieu s’oblige à justifier tous les hommes (le Christ est mort pour tous), seuls certains (ceux qu’il lui plaît…) vivront leur salut consciemment : c’est cela l’oraison. Et Dieu n’est pas pour autant injuste : le petit enfant qui dort n’est pas malheureux, mais l’adulte qui vit ce dialogue avec Dieu, tout en étant moins saint que l’enfant, serait malheureux s’il était privé de ce dialogue. Exactement comme l’amoureux n’était pas malheureux avant de connaître l’objet de son amour, mais serait très malheureux d’en être privé maintenant qu’il le connaît. Notre première réponse à cette déclaration d’amour qu’est la grâce d’oraison, est d’en prendre bien conscience (voilà les considérations), et d’y conformer notre comportement (voilà les affections). Cette voie petite est la seule qui dépende de nous. Au-delà, il n’appartient qu’à Dieu de nous dévoiler sa présence avec une sorte d’évidence qui caractérise la contemplation. Bref, puisque l’oraison est affaire d’amour, aimons Dieu en le laissant faire ce qu’il veut de nous, par notre activité quand il nous demande considérations et affections, par notre passivité quand il nous attire à une autre voie. Bourgoing (Pierre, 1585-1662)
|