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Samedi 12 juillet 2025 Saints Louis et Zélie Martin L'Eglise ne passera pas Il est dit de l’homme et de la femme : Aussi l’homme quittera-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils seront deux pour une seule chair. Or, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas (Gn 2, 24 ; Mt 19, 5-6). S’il n’est pas possible de rompre le lien conjugal, il vous est plus impossible encore de séparer l’Église de Dieu. Vous la combattez mais sans pouvoir nuire à celui que vous combattez. Quant à moi, vous ne faites qu’ajouter à ma gloire, vous dissipez vos forces dans le combat contre moi. Il est dur en effet de se rebeller contre l’aiguillon (Ac 9, 5). Vous n’en émousserez pas la pointe mais vous ensanglanterez vos pieds. C’est ainsi que les flots ne dissolvent pas le rocher, mais se dissolvent en écume contre lui. Homme ! Rien n’est fort comme l’Église. Cesse le combat, afin de ne pas perdre ta force. N’entre pas en guerre contre le ciel. Combats-tu un homme, tu peux être vainqueur ou vaincu, mais si tu combats l’Église tu ne peux vaincre car Dieu est plus fort que toutes choses. Voudrions-nous rivaliser avec le Seigneur ? Serions-nous plus forts que lui ? (1 Co 10, 22). Ce que Dieu a établi, qui tentera de l’ébranler ? Ne connaissez-vous pas sa puissance ! Il regarde la terre et il la fait trembler (Ps 103, 32). Il ordonne et ce qui tremble est affermi. S’il a affermi la cité chancelante, à plus forte raison pourra-t-il affermir l’Église. L’Église est plus forte que le ciel. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas (Mt 24, 35). Quelles paroles ? Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16, 18). Si vous n’accordez pas foi au discours, croyez les faits. Que de tyrans ont voulu renverser l’Église ? Que de tortures employées pour cela : chevalets, fournaises, dents des bêtes, glaives acérés ! Et cela n’a pas abouti. Où sont les ennemis ? Ils ont été livrés au silence et à l’oubli. Et où est l’Église ? Elle brille plus que le soleil. Les œuvres des premiers se sont éteintes, ses œuvres à elle sont immortelles. Si lorsqu’ils étaient un petit nombre les membres de l’Église n’ont pas été vaincus, comment pourraient-ils être vaincus maintenant que la piété a rempli l’univers ? Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Et avec raison, car l’Église est plus chère à Dieu que le ciel. Ce n’est pas le ciel qui a pris corps, mais l’Église qui a pris chair. Le ciel existe à cause de l’Église, non pas l’Église à cause du ciel. Ne soyez donc pas troublés par les événements. Faites-moi la grâce d’une foi immuable. Comme la ville avait retrouvé le calme, le diable s’est efforcé d’ébranler l’Église. Diable impur et scélérat, tu n’as pu te rendre maître des murs et tu penses ébranler l’Église ! L’Église consisterait-elle en des murs ? Non, elle consiste en la multitude des croyants. Et là où un peuple aussi nombreux est uni par le lien de la charité, le Seigneur ne serait pas présent ? J’ai sa garantie : est-ce à ma propre force que je fais confiance ? Je possède sa parole : voilà mon appui, voilà ma sécurité, voilà mon havre de paix. Que l’univers se soulève, je possède cette parole, j’en lis le texte : voilà mon rempart, voilà ma sécurité. Quel texte ? Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20). Saint Jean Chrysostome, homélie avant son départ en exil
L´Auteur : Jean Chrysostome (Saint, 350-407) Né à Antioche vers 350, alors seconde capitale de l'Asie Mineure, Jean s'accusera d'avoir abusé dans sa jeunesse de la gastronomie et des spectacles. Il n'en demande pas moins le baptême à 18 ans, après une excellente formation classique. Disciple du bibliste Diodore de Tarse, il embrasse durant six ans la vie érémitique, abîmant sa santé à force d'austérités. De retour à Antioche, Jean y est ordonné diacre en 380, puis prêtre en 386. Adonné à la prédication et à la direction spirituelle, son éloquence le fait surnommer Chrysostome, bouche d'or. En 397, l'empereur l'impose malgré ses résistances comme patriarche de Constantinople au terme d'une difficile querelle de succession. Patriarche de Constantinople, Jean y entreprend la réforme d'un clergé asservi à la cour, déposant les évêques indignes de la région, faisant rentrer les moines dans leur monastère, et n'hésitant pas à dénoncer les turpitudes et les injustices de la famille impériale, tout en menant lui-même la vie austère de l'ermite qu'il avait été dans sa jeunesse. Allant jusqu'à comparer l'impératrice à l'abominable Jézabel de l'Ancien Testament, Jean Chrysostome multiplie les mécontents, qui prononcent en 403 sa déposition et son bannissement. Le peuple révolté obtient son retour triomphal pour quelques jours. Mais cette fois-ci, il compare l'impératrice à Hérodiade. De nouveau exilé, il fuit en Arménie, puis au bord de la mer Noire. Ces années d'exil permettront à Jean Chrysostome une intense activité littéraire. Mais le pape prenant sa défense, la cour veut l'éloigner davantage en l'envoyant dans le Caucase ; il mourra en chemin en disant : « Gloire à Dieu pour tout ». Jean laisse une œuvre considérable, et l'image d'un pasteur exigeant, aussi déterminé dans la défense des pauvres que dans l'enseignement de la foi. Ces années d'exil permettront à Jean Chrysostome une intense activité littéraire. Mais le pape prenant sa défense, la cour veut l'éloigner davantage en l'envoyant dans le Caucase ; il mourra en chemin en disant : Gloire à Dieu pour tout. Jean laisse une œuvre considérable, et l'image d'un pasteur exigeant, aussi déterminé dans la défense des pauvres que dans l'enseignement de la foi. Cependant, l'empereur Théodose, fils d'Arcade et d'Eudoxie qui avaient tant combattu Jean, fit revenir à Constantinople les reliques du saint en 438. Le peuple, resté fidèle à son évêque, les accueillit triomphalement, cependant que Théodose s'agenouillait pour demander le pardon posthume de ses parents. Jean Chrysostome est vénéré comme l'un des Docteurs de l'Église d'Orient. ![]() |