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Jeudi 13 novembre 2025
Saint Stanislas KostkaNovice jésuite (+ 1568)Les vraies privations La Providence frappe des coups vigoureux, et la nature se plaint. Nos passions bouillonnent, l’orgueil nous séduit, notre volonté se laisse entraîner. Profondément blessés par le péché, nous ressemblons à un malade qui a un membre gangrené. Nous voyons bien qu’il n’y a de salut pour nous que dans une amputation ; mais nous n’avons pas le courage de la faire de nos propres mains. Dieu, dont l’amour ne connaît pas la faiblesse, veut bien nous rendre ce douloureux service. En conséquence, il nous enverra des contrariétés imprévues, ces délaissements, ces mépris, ces humiliations, une perte dans nos biens, une maladie qui nous mine : autant d’instruments avec lesquels il lie, il serre le membre gangrené, il le frappe au bon endroit, il coupe, il enfonce bien avant dans le vif. La nature pousse des cris ; mais Dieu ne l’écoute pas, parce que ce rude traitement, c’est la guérison, c’est la vie. En résumé, ne mettons jamais en doute l’amour de Dieu pour nous. Croyons, sans faiblir, à la sagesse, à la puissance de notre Père qui est aux cieux. Si nombreuses que soient les difficultés, si menaçants que puissent être les événements, prions, faisons ce que demande la prudence, acceptons d’avance l’épreuve si Dieu la veut, abandonnons-nous avec confiance à notre bon Maître, et moyennant cela, tout, absolument tout, tournera au bien de notre âme. Dom Vital Lehodey (1857-1948), Le Saint Abandon, II, III-IV MÉDITATION Aucune des privations que nous pourrions nous imposer, ne sera comparable à celles que Dieu lui-même nous imposera par sa Providence : la vraie pauvreté n’est pas tant de donner que d’accepter d’être dépouillé ; la vraie sobriété n’est pas tant de manger peu que d’accepter d’avoir faim ; la véritable pénitence n’est pas tant de se fouetter que d’accepter d’être malade. Dans l’épreuve, notre erreur est souvent de croire que Dieu nous a oubliés : non, il a pris au sérieux notre volonté de conversion et nous en donne les vrais moyens. Nos efforts sont-ils donc superflus ? Certes non, mais pour mieux aimer, pour mieux nous abandonner, pas pour gagner le ciel : le Bon Dieu s’en occupe. L´Auteur : Lehodey (Vital, 1857-1948) Né près de Coutances, prêtre diocésain en 1880, Vital Lehodey entre à la Trappe de Bricquebec (Manche) en 1890. Il en devient prieur, puis abbé en 1895. Profondément marqué par la rencontre intérieure de Jésus enfant, cet homme rude deviendra l’apôtre de la petite voie thérésienne et de l’abandon. Dom Lehodey devra se réfugier quelques années avec ses moines en Angleterre durant les expulsions décidées par le gouvernement anticlérical des années 1900. Grand contemplatif, ses ouvrages de formation spirituelle connurent un large succès, réhabilitant, à une époque où cela n’allait pas de soi, une orientation résolument mystique de la vie monastique. ![]() |