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Jeudi 4 décembre 2025 L'amour n'attend pas ! La prière de ce jour : Soutiens-nous de ta force, Seigneur, afin que le salut retardé par nos fautes soit hâté par l'indulgence de ta grâce. Ma très chère fille, je ne m’étonne pas de vos abattements et de vos peines. Vous vous attachez trop à la vue de vos faiblesses, qui vous découragent et troublent votre paix. Croyez-moi, vous ne devez pas tant envisager vos misères ; et ces retours, qui pourraient être utiles à plusieurs, ne peuvent avoir en vous que des suites fâcheuses. En effet, trop nous arrêter à nos fautes conduit au découragement : Le péché est comme le serpent appelé basilic : il est si venimeux qu’il tue de son seul regard. À moins que d'avoir toujours votre contrepoison présent, qui est votre divin Jésus, vous ne sauriez le regarder sans être en danger d'être mortellement empoisonnée. Cette vue vous affaiblit de jour en jour, comme vous le ressentez aussi par votre expérience ; car ne regardant continuellement que vos bassesses, vous n'avez rien qui vous relève, et qui vous corrige. La vue de vos misères vous décourage et vous abat, et rien ne vous soutient. Inversement, Vous faites tort à la miséricorde de Dieu, qui est infinie, quand, après avoir détesté votre péché et vous être relevé de votre chute, vous ne voulez point perdre la vue de ce que vous avez fait, comme si vous entriez en défiance de sa bonté. Croyez-vous avoir un fond de malice en l’âme d’une égale étendue à la bonté de Dieu, qui est infinie en son origine, en elle-même et en ses effets ? Après tout cela, voyez si vous avez raison de vous laisser abattre comme vous faites par la vue de vos fautes ; et si, vous en étant humiliée devant Dieu, vous n’avez pas tout sujet de retourner à lui en confiance, sans perdre la paix et le calme intérieur, dans le temps même de vos gémissements et de vos larmes. Jean-Jacques Olier, Lettre à une de ses filles spirituelles Certes, nous sommes pécheurs, mais pécheurs sauvés ! Ce ne sont pas ceux qui font le moins de fautes qui sont les plus saints, mais ceux qui ont plus de courage, plus de générosité, plus d’amour, qui font de plus grands efforts sur eux-mêmes, et qui n’appréhendent pas de broncher, de tomber même et de se salir un peu, pourvu qu’ils avancent. Saint Paul a dit que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. Oui, tout tourne à leur bien, même leurs fautes, et quelquefois des fautes très graves. Dieu permet ces fautes pour nous guérir d’une vaine présomption, pour nous apprendre ce que nous sommes et de quoi nous sommes capables. Si Dieu sait tirer un tel avantage même des plus grands péchés, qui doute qu’il ne puisse faire servir à notre sanctification nos fautes journalières ? Dieu est un grand maître ; laissons-le faire, il ne manquera pas son œuvre. Proposons-nous d’éviter avec soin tout ce qui peut lui déplaire le moins du monde ; mais quand nous serons tombés dans quelque faute, soyons-en fâchés par rapport à lui, et non par rapport à nous. Jean-Nicolas Grou, Manuel des âmes intérieures
L´Auteur : Olier (Jean-Jacques, 1608-1657) Fils spirituel de saint Vincent de Paul, Olier sera missionnaire dans divers diocèses, puis curé de Saint-Sulpice à Paris, où il établit un séminaire qui sera à l’origine de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Grou (Jean-Nicolas, 1731-1803) Né à Calais, Jean-Nicolas Grou entre chez les jésuites à 15 ans. Brillant professeur de lettres, sa rencontre avec la visitandine Pélagie Lévêque l’ouvre à la mystique. La Révolution française l’exile en Angleterre à partir de 1792. ![]() |