Mercredi 12 novembre 2025

Saint Benoît de Bénévent

Et ses compagnons ermites camaldules, martyrs en Pologne (+ 1003)

Dieu nous prend au sérieux

Dieu vous regarde et vous considère avec autant d’amour et de soin, comme s’il n’y avait que vous sur la terre. On ne peut comprendre avec combien de charité et d’affection paternelle il désire et procure en tous temps et en tous lieux notre salut. Jamais une mère n’aima son fils si tendrement qu’il nous aime. L’étoupe jetée dans un grand feu ne s’enflamme pas si soudainement, que Dieu est prompt à pardonner nos péchés, lorsque par un véritable repentir de notre vie passée, nous retournons à lui. Il ne veut point la mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie.

C’est une ruse du malin esprit, ordinaire et accoutumée, de proposer la bonté et la miséricorde infinie de notre Seigneur à celui qu’il tente de pécher ; mais après que le péché est commis et que l’on en veut faire la pénitence, il représente ce même Seigneur comme juge impitoyable et extraordinairement rigoureux. Mais prenez garde aussi qu’une trop grande opinion de sa miséricorde ne vous fasse persévérer dans le vice et différer la pénitence jusqu’à la fin de la vie ; car telle pénitence est fort douteuse, dangereuse, et ordinairement feinte et peu véritable. Si vous cessez d’offenser Dieu lorsque vous n’en pouvez plus, vous ne quittez pas le péché, c’est le péché qui vous quitte.

Sébastien Zamet (1588-1655), Avis spirituels, II

MÉDITATION

Parce que Dieu est infiniment bon, la vie chrétienne est infiniment sérieuse. Parce que Dieu nous aime plus que lui-même (il en est mort !), il respectera nos choix, même s’ils sont contraires aux siens. De ce point de vue, l’enfer même est une preuve de l’amour de Dieu.

Alors, nous ne considérerons jamais trop l’amour de Dieu pour nous : «Jamais une mère n’aima son fils si tendrement qu’il nous aime.» Et en même temps, mesurons notre responsabilité dans ce que nous ferons de cet amour. Un Dieu bon n’est pas un Dieu bonasse, et dire que l’on aimera plus tard, c’est dire qu’au fond l’on n’aime pas du tout.

L´Auteur :

Zamet (Sébastien, 1588-1655)

D’ascendance italienne, né à Paris, il sera évêque de Langres durant quarante ans, diocèse dont il sera le pasteur modèle dans la ligne du Concile de Trente. Très proche de l’Oratoire de Bérulle, en même temps que de François de Sales par sa douceur spirituelle, il lui succèdera dans la direction d’Angélique Arnault, avant qu’elle n’entraîne Port-Royal dans la dérive janséniste.