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Dimanche 2 novembre 2025 Commémoration des fidèles défunts Jésus a choisi la croix Notre Seigneur a choisi la mort de la croix pour nous témoigner son amour, d’autant que l’amour qu’il avait pour nous ne pouvait se satisfaire en choisissant une mort plus douce. Plus on aime, plus on désire de souffrir pour la chose aimée. Oh ! il ne faut pas penser que Notre Seigneur ait voulu mourir seulement pour nous racheter, car un seul de ses soupirs, à cause de la dignité et du mérite du soupirant, suffisait pour nous sauver et délivrer de la main de nos ennemis ; mais cet amour infini ne pouvait pas être content s’il ne mourait de l’amour même. Rien ne témoigne tant l’amour que de donner sa vie pour la chose aimée, comme Notre Seigneur lui-même l’a dit (Jn 15,13). Chose admirable que Dieu nous ait tant aimés que de laisser mourir son Fils pour nous, qui avions mérité la mort ! Notre Maître ne s’est pas contenté de mourir pour nous d’une mort commune, mais il a choisi la plus pleine d’abjection et d’ignominie qui se pouvait jamais penser. Ô Dieu, que vos secrets jugements sont admirables et incompréhensibles (Rm 11, 33) ! Admirables et très grands sont ceux que nous savons et comprenons, mais bien plus, sans nulle comparaison, sont grands et aimables ceux que nous ne savons pas. Le Fils de Dieu est réduit sur une croix ; et qui l’y a mis ? Certes, ce fut l’amour. Or, puisqu’il est certain qu’il est mort d’amour pour nous, le moins que nous devions faire pour lui, c’est de vivre d’amour. Saint François de Sales (1567-1622), Sermon du Vendredi Saint 1614 MÉDITATION Dieu aurait pu nous sauver de mille manières : en annulant tout simplement notre dette envers lui ; ou bien en nous envoyant un autre sauveur que son Fils ; ou en nous envoyant son Fils, mais sans qu’il souffre la Passion… Mais la logique du salut n’est pas celle d’une dette à payer, mais d’un amour à satisfaire, et saint François de Sales nous dirait que ce qui suffisait à la justice de Dieu ne suffisait pas à son amour. Jésus s’est lié inconditionnellement à nous par son incarnation. Il se trouve que celle-ci nous trouve dans la mort : et bien Jésus vient vivre dans la mort cette union à nous, et c’est ainsi qu’il nous sauve de la mort en y introduisant sa vie éternelle. Et la vie chrétienne, la vie d’union à Jésus, sera cette victoire de la vie sur la mort, cette résurrection commencée en notre âme avec le baptême, et dont la dernière étape sera la résurrection de notre chair. L´Auteur : François de Sales (saint, 1567-1622) Noble savoyard, évêque de Genève-Annecy, François de Sales fut le modèle du pasteur réformateur dans l'esprit du Concile de Trente. Il ramena au catholicisme le nord de la Savoie, éduqua les âmes à travers son Introduction à la Vie dévote, et inaugura une nouvelle forme de vie consacrée en fondant la Visitation avec Jeanne de Chantal. ![]() |