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Lundi 7 octobre 2024
Notre-Dame du RosaireUne couronne pour Marie Lorsque vous récitez la Salutation angélique, vous communiez, pour ainsi dire, à l’acte de Gabriel ; vous entrez dans l’esprit qui inspirait son discours ; vous prenez part à la cérémonie d’investiture que Dieu le chargea d’inaugurer ; enfin, vous couronnez Marie, non de fleurs périssables, mais de fleurs spirituelles que rien ne saurait flétrir ; ou plutôt vous lui faites une couronne de cette fleur unique, universelle, qui a toutes les senteurs avec toutes les beautés, de cette fleur qui est Jésus, Jésus de Nazareth, Jésus divinement conçu dans la cité des fleurs, lys pur éclos d’un lys, embaumant le ciel et l’univers entier, la fleur du monde, la fleur de Dieu et la fleur aussi de sa Mère. Puis, parce que dans le Rosaire vous ne récitez pas une fois, mais bien des fois, cette douce salutation de l’Ange, vous tressez vous-mêmes la couronne dont vous ceignez le front de notre Mère. Que sont en outre ces quinze mystères que vous méditez en priant, sinon une chaîne divine semblable encore à une couronne où les plus riches joyaux sont enchâssés ? Saint Jean parle des pierres précieuses qui abondent dans la Jérusalem céleste : ces pierres sont nos mystères. Quand vous récitez le Rosaire, vous en faites honneur à Marie ; vous énumérez par là même ses principaux titres de gloire, ce qui est la glorifier et la couronner autant qu’il vous est possible en ce monde. Charles Gay (1815-1892), Les Mystères du Rosaire, « Préliminaires » MÉDITER :
Le mot même de chapelet rappelle la coutume médiévale d’orner de fleurs printanières le chapeau des jeunes filles, et le mot de rosaire celle de les orner de roses. Dire un chapelet ou un rosaire est tresser pour Marie la couronne de ses joies, de ses peines et de ses gloires. Bien dire son chapelet est un travail d’artiste ; c’est égrener un à un chacun de ces mystères, doucement et attentivement. Mieux vaut ne pas le dire complètement que de le transformer en une mitraillade débitée mécaniquement. Dire son chapelet ou son rosaire est parcourir du point de vue de Marie tout le mystère de Jésus ; c’est confesser la foi chrétienne avec les sentiments d’une mère et la simplicité d’un enfant. L´Auteur : Gay (Charles, 1815-1892) Figure exemplaire du retour à l'Église catholique des grandes familles bourgeoises après la Révolution française, Charles Gay sera évêque auxiliaire de Poitiers à côté du cardinal Pie. Très lié au renouveau de la vie consacré du XIXe siècle, ses conférences et ses lettres montrent un profond pédagogue de la vie intérieure. |