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Mardi 2 décembre 2025 Le combat de la foi La prière de ce jour : Seigneur, accorde ton secours à ceux qui luttent et qui peinent ! La vie chrétienne est un combat, mais un combat spirituel ; c’est-à-dire que la victoire n’est pas affaire de muscles, ni même d’intelligence, mais de foi, d’adhésion pleine à la volonté de Dieu, dont nous savons qu’elle ne peut que nous rendre heureux. C’est la formation de cet acte de foi qui est la grande affaire du chrétien ; mais pourquoi ce qui semble si simple nous paraît en même si difficile ? Pourquoi voulons-nous ce qui va nous rendre malheureux ? Nous demandons que la volonté de Dieu se fasse et dans le ciel et sur la terre, car c’est de ce double accomplissement que dépend notre salut. Notre corps vient de la terre, notre esprit du ciel ; nous sommes donc à la fois ciel et terre et nous demandons pour l’un et pour l’autre, c’est-à-dire pour le corps et pour l’esprit, le triomphe de la volonté divine. II y a lutte entre la chair et l’esprit : ces deux adversaires se livrent chaque jour des combats ; en sorte que nous ne faisons pas toujours ce que nous voulons. L’esprit cherche les choses du ciel, la chair les choses de la terre. L’objet de notre prière est donc d’établir, avec l’aide de Dieu, la concorde et la paix entre ces puissances rivales, afin que la volonté divine s’accomplisse dans notre esprit et dans notre chair. Saint Cyprien de Carthage, L’Oraison dominicale Ce divorce entre l’esprit et la chair, entre la volonté de Dieu et la nôtre, remonte au péché originel. En partageant notre condition humaine blessée, Dieu a parcouru tout le chemin qui nous séparait de lui : c'est ce que nous célébrerons à Noël ; mais il nous reste à parcourir le même chemin, à mener le même combat pour accepter ce qu'Adam et Ève avaient refusé : la volonté de Dieu. Même si nous sommes sincèrement chrétiens, nous le sommes comme un malade qui doit péniblement réapprendre à marcher, si bien que la pesanteur de nos mauvaises habitudes, la facilité du plaisir immédiat, l'aveuglement de notre conscience retarderont cette acceptation : Il est donc nécessaire que la tentation éprouve les vrais serviteurs de Dieu. Qu’est-ce à dire, éprouver ? C’est-à-dire premièrement qu’elle mette au jour la vérité, la solidité de leur vertu. Car qu’est-ce qu’une vertu qui n’a pas été exercée ? C’est une vertu faible, une vertu douteuse sur laquelle on ne peut faire aucun fond. Certes, la sainteté ne serait ni difficile, ni rare, ni redoutable à la nature corrompue, si elle s’acquérait sans effort, sans combat, sans traverse, et ce serait contre toute raison que saint Paul aurait comparé les chrétiens aux athlètes qui, après de longs et pénibles exercices, venaient lutter dans l’arène, et à qui la victoire coûtait tant de sueurs et souvent tant de sang. Jean-Nicolas Grou, Manuel des âmes intérieures
L´Auteur : Cyprien de Carthage (saint, † 258) Berbère converti au christianisme, Cyprien devient évêque de Carthage avant de finir exilé puis martyr. Il laisse une œuvre théologique importante dont s’inspirera saint Augustin. Grou (Jean-Nicolas, 1731-1803) Né à Calais, Jean-Nicolas Grou entre chez les jésuites à 15 ans. Brillant professeur de lettres, sa rencontre avec la visitandine Pélagie Lévêque l’ouvre à la mystique. La Révolution française l’exile en Angleterre à partir de 1792. ![]() |