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Vendredi 14 novembre 2025
Saints Martyrs de Syrie (+ 773)Pourquoi se confesser ? En se confessant, les âmes transformées en Dieu doivent détester leurs fautes avec douleur, quoique cette douleur ne soit pas toujours sensible. Elles doivent désirer la rémission de leurs péchés, non par un motif intéressé, mais pour obtenir le pardon comme une chose que Dieu veut, et qu’il veut que nous voulions pour sa gloire. Quoiqu’une âme désintéressée aimerait autant la laideur que la beauté si celle-ci était aussi agréable à l’Époux, elle sait néanmoins que la pureté et la beauté sont ce que l’Époux veut, et qu’il ne peut jamais vouloir que cette beauté des vertus, qui est une image de sa beauté suprême. Ainsi aime t- elle uniquement pour le bon plaisir de Dieu la pureté et la beauté, et elle rejette avec horreur la laideur qu’Il rejette. Il est vrai qu’on n’est pas obligé de rendre les confessions toujours aussi fréquentes, lorsqu’on a sujet de craindre que l’âme ne donne dans le scrupule, ou que la confession se tourne en pure habitude, ou qu’elle devienne une décharge de cœur et un soulagement pour l’amour propre. Parler ainsi, c’est parler un langage conforme à l’expérience des saints et aux besoins de nombreuses âmes, sans blesser les principes de la tradition. Fénelon (1651-1715), Maximes des Saints, 38 MÉDITATION Il nous faut nous préparer à célébrer la pénitence «comme quelque chose que Dieu veut». En nous y invitant, l’Église considère moins notre péché que la miséricorde du Seigneur qui demande à s’incarner en nous : célébrer le pardon de Dieu fait partie d’une vie chrétienne équilibrée, et tout baptisé doit ainsi régulièrement restaurer son baptême. L’essence du péché n’est pas d’avoir fait quelque chose de mal, mais de s’être opposé au «bon plaisir» de Dieu en faisant quelque chose qu’il rejette : une fois encore, nous ne sommes pas dans le domaine de la morale, mais dans celui de l’amour. On critique facilement les confessions faites par «pure habitude, décharge de cœur et soulagement de l’amour propre» ; reconnaissons qu’aujourd’hui la tentation serait plutôt inverse, retrouvons s’il le faut la saine habitude de nous confesser régulièrement. L´Auteur : Fénelon (François de la Mothe, 1651-1715) De vieille noblesse périgourdine, François de Salignac de la Mothe-Fénelon étudie chez les jésuites, puis les sulpiciens. Prêtre en 1675, familier de l’entourage de Louis XIV et de Madame de Maintenon, il devient précepteur de l’héritier du trône, le duc de Bourgogne. C’est dans ce milieu qu’il rencontrera Madame Guyon, dont il sera un fervent disciple, puis un défenseur inconditionnel face à Bossuet. Fénelon sera nommé archevêque de Cambrai en 1695, en semi-disgrâce après les condamnations, infiniment plus politiques que doctrinales, de ses Maximes des Saints en 1699. Il s’y révélera homme de Dieu et pasteur exemplaire, dernier représentant du Siècle d’Or de la spiritualité française face au jansénisme et au gallicanisme envahissants. Fénelon fut un grand directeur spirituel, dans des entretiens comme celui d’aujourd’hui, mais surtout dans ses lettres qui fourmillent d’indications précieuses pour une vie d’oraison. On y reconnaît l’influence de François de Sales, et l’invitation à une vie chrétienne très individualisée et abandonnée à la simple volonté de Dieu, qui marquera de façon décisive la spiritualité moderne. ![]() |