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Jeudi 20 mars 2025« Béni soit l’homme dont le Seigneur est la confiance ! »Notre espérance chrétienne ne porte pas sur les événements, mais sur celui qui les gouverne : Dieu lui-même. Il ne nous appartient pas de prévoir ce qu’il fera, mais d’avoir confiance en sa bonté absolue, quels que soient les chemins qu’il prendra, et qui seront souvent ceux que notre péché l’aura obligé à prendre. Mais cela même n’empêche pas que ces chemins seront toujours bons. Dès lors, Ne pensez point à ce que vous ferez et à ce qui vous arrivera ; abandonnez toute votre âme, votre esprit, et même votre corps dans le sein de la Divine Providence, et à celui de l’obéissance, et même le soin de votre perfection ; car Notre Seigneur en aura assez, ayant plus d’amour et de soin pour nous que la mère la plus passionnée n’a de nourrir et élever son enfant. Oui, certainement, Dieu pense plus par le menu à nos nécessités pour petites et minces qu’elles soient, en a plus de soin qu’une tendre mère et nourrice ne fait de son petit qu’elle aime tendrement. Sachez pourtant que la mesure de la Providence de Dieu sur nous, est la même que celle de la confiance que nous avons pour lui, et que son soin est d’autant plus achevé que notre abandonnement entre ses mains sacrées est plus parfait et plus entier. Saint François de Sales, Entretien spirituel sur la confiance Si les chemins de Dieu sont déconcertants, c’est parce que nos projets ne sont pas les siens, toujours infiniment meilleurs que les nôtres. Le péché originel fut de se fier aux apparences (« le fruit semblait bon… »), et en voulant maîtriser l’avenir, nous fuyons la réalité et nous nous fuyons nous-mêmes : L’œuvre de Dieu ne se fait en nous qu’en nous dépossédant de nous-mêmes, à force d’ôter toute ressource de confiance et de complaisance à l’amour propre. Vous voudriez vous sentir bonne, droite, forte et incapable de tout mal ? Si vous vous trouviez ainsi, vous seriez d’autant plus mal que vous vous croiriez assurée d’être bien ! Il faut se voir pauvre, se sentir corrompue et injuste, ne trouver en soi que misère, en avoir horreur, désespoir de soi, n’espérer plus qu’en Dieu, et se supporter soi-même avec une humble patience sans se flatter. Fénelon, Lettre CXCII Sur ces chemins qui sont ceux de l’espérance, Toutes les propositions hypothétiques ou conditionnelles, qui ne sont propres qu’à causer du trouble, viennent du démon, comme par exemple : « Si Dieu m’abandonnait dans une telle occasion, que ferais-je ? » etc. Il ne faut point répondre à ces propositions, ni nous arrêter à ces sortes de pensées, que l’ennemi nous suggère pour nous ôter la confiance en Dieu et pour nous jeter dans l’inquiétude et le découragement. Confions-nous en Dieu, qui est fidèle, et qui ne manquera jamais à ceux qui, s’étant pleinement donnés à lui, ne cherchent qu’à lui plaire en toutes choses. Louis Lallemant, Doctrine spirituelle
L´Auteur : François de Sales (Saint, 1567-1622) Noble savoyard, évêque de Genève en 1602 tout en résidant à Annecy, François de Sales réforme son diocèse dans l’esprit du Concile de Trente. En 1610, il fonde la Visitation avec Jeanne de Chantal. Fénelon (François de la Mothe, 1651-1715) De vieille noblesse périgourdine, familier de l’entourage de Louis XIV, Fénelon devient précepteur de l’héritier du trône, le duc de Bourgogne. Archevêque de Cambrai en 1695, en semi-disgrâce après les condamnations du quiétisme, il se révélera homme de Dieu et pasteur exemplaire. Lallemant (Louis, 1588-1635) Champenois, jésuite, Louis Lallemant sera le formateur à Rouen et à Bourges de ses jeunes confrères, notamment des martyrs du Canada et de mystiques tels que les Pères Surin et Rigoleuc. ![]() |