Samedi 27 juillet 2024

Bienheureuse Lucie Bufalari

Oblate de Saint-Augustin (+ v. 1350)

Mourir pour vivre

    Courage, cher enfant de Dieu, mourez afin de pouvoir vivre ; sortez de vous-même pour entrer en Dieu. Imaginez que vous entendiez ces paroles de ce grand Maître : «Cesse d’être ce que tu es, c’est-à-dire ce petit homme, ce petit esprit, ce petit néant, ce misérable pécheur ; quitte ces conditions malheureuses, ces biens si limités, si mélangés de mal, de boue et d’imperfections, pour participer à mes trésors et pour être avec moi. Que toute ta vie ne soit qu’une sortie continuelle de ton Égypte, de tes misères, de tes ténèbres. Entre donc dans ce désert, dans cette solitude d’esprit, de pensées, d’affections, d’inclinations où je t’appelle, pour que nous traitions ensemble seul à seul.

    Quand on te demandera ce que tu es venu faire ici, dis que c’est moi qui t’ai mis ici ; et que tu y demeureras tant que bon me semblera ; que tu y feras, que tu y souffriras tout et comme je voudrai ; et par là tu dépendras de moi comme de celui qui te meut en toute chose. Dis que tu seras heureux de tomber entre mes mains, d’être abandonné à ma conduite, de sentir en toi mon saint et divin gouvernement, de n’agir plus que par moi, que par la confiance, l’amour, l’obéissance, l’abandon, l’éloignement de toute inquiétude et de tout empressement pour ta vie et tes emplois, pour ta mort, pour ta perfection, et pour tout ce qui te concerne dans le temps et dans l’éternité.»

Bienheureux Nicolas Barré (1621-1686), Lettre 13, à un religieux

MÉDITER :

   Les pauvres sont des ambassadeurs du Christ. Les riches sont ses intendants. Normalement, ils sont faits pour s’entendre. N’ayons pas peur des pauvres, ils nous apportent le Christ, au moment où nous leur apportons ce que le Christ nous a donné.

    «C’est à moi que vous l’avez fait», dira Jésus à ceux qui l’auront servi dans les pauvres. Alors, nous n’en ferons jamais assez pour eux, pour Lui. N’évitons pas de donner, ne nous débarrassons pas du pauvre par un geste vite oublié : investissons dans les pauvres.

    Un budget chrétien prévoit généreusement la part du pauvre : ce n’est pas un luxe, mais un devoir de justice et une obligation d’amour.

L´Auteur :

Barré (Bienheureux Nicolas, 1621-1686)

D’une famille de commerçants aisés d’Amiens, Nicolas Barré étudie chez les jésuites de la ville, avant d’entrer en 1640 chez les Minimes (fondés en 1474 par saint François de Paule). Après 20 ans de charges intellectuelles, il est nommé à Rouen en 1659, développant en Normandie un intense ministère d’éducation populaire, fondant notamment l’Institut des Sœurs de l’Enfant-Jésus.