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Jeudi 17 juillet 2025Le mystère du Nom (2)Ô mon Dieu ! que votre nom ait donc en nous sa gloire ! Que dans nos pensées, dans nos discours, dans nos affections, dans nos actes, tout soit digne de lui et empreint de son caractère. Que rien ne le déshonore ni ne le compromette. Que rien n’altère sa beauté, n’entrave sa liberté, ne se dresse contre son action si légitime et si bienfaisante. Que ce nom soit en nous ce qu’il est en lui-même, c’est-à-dire en Dieu et en Jésus : un nom saint, un nom royal, un nom souverain, un nom divin. Employons à le défendre nos forces et nos ressources ; sauvons-le à tout prix, fallût-il pour cela sacrifier tout le reste ; ce nom sauf, tout en nous est sauf. Puis dévouons-nous à lui, mettant à le mériter, à le réaliser, toute l’ambition de notre cœur et toute la force de notre volonté ; afin que, ne fût-ce qu’au dernier de nos jours et à la dernière heure de notre dernier jour, nous soyons devant Dieu l’être qu’il a éternellement conçu, voulu, aimé, béni, nommé dans les splendeurs secrètes de sa toute-science et de son bon plaisir : ce qui revient à dire que nous soyons la pure et parfaite expression de ce nom, en tant que nous y participons dans le Christ et par le Christ. Charles Gay (1815-1892), Élévations…, 30e élévation MÉDITER LE NOTRE PÈRE Que votre nom ait donc en nous sa gloire ! Que rien n’entrave sa liberté ! Mgr Gay écrivait cela lors des expulsions religieuses de la fin du XIXe siècle. Réciter le Notre Père a des implications sociales. Dieu ne revendique rien, mais cela n’empêche pas qu’il ait des droits, et nous avons déjà dit qu’une société se construit sur le nom sacré de Dieu. Certains pays l’inscrivent dans leur constitution, d’autres non, mais là n’est pas l’essentiel : la liberté religieuse est de toute façon la première des libertés civiles, et ne saurait être une simple tolérance. Réciter le Notre Père nous engage à évangéliser, c’est-à-dire à annoncer le nom de Dieu, à en prendre tous les moyens, avec respect, car ce nom n’est pas un produit dont nous ferions la publicité, mais avec audace, car il y va de la vie éternelle de ceux qui le recevront. Annoncer le nom de Dieu, c’est d’abord le vivre, c’est être la pure et parfaite expression de ce nom, en tant que nous y participons dans le Christ et par le Christ. VIVRE LE NOTRE PÈRE La pression du laïcisme rend peu confortable la situation du chrétien dans la société contemporaine, et nous sommes tentés de réserver notre identité chrétienne au petit cercle des convaincus que nous retrouvons à la messe du dimanche. « Que ton nom soit sanctifié ! » suppose la fierté d’être chrétien. C’est notre honneur et notre noblesse : si nous étions fils d’un homme célèbre, nous ne manquerions pas de le faire savoir ; or, nous sommes fils de Dieu !
L´Auteur : Gay (Charles, 1815-1892) Né en 1815 dans la bourgeoisie parisienne peu religieuse des lendemains de la Révolution, Charles Gay se convertira au contact d’Henri Lacordaire et de Frédéric Ozanam. Excellent musicien, confident de Charles Gounod et ami de Franz Liszt, il associera harmonieusement le monde des arts et sa foi chrétienne, même s’il s’oriente encore jeune vers le sacerdoce ; remarqué par l’évêque de Poitiers, le cardinal Pie, il devient son auxiliaire, et à la demande du pape Pie IX, prend une part active au concile Vatican I. Revenu à Paris après la mort du cardinal Pie, il prêchera, dirigera les âmes et écrira abondamment jusqu’au soir de sa vie en 1892, Mais ces multiples talents auront été nourris par une profonde vie intérieure, et Charles Gay mérite assurément de figurer parmi les grands maîtres spirituels du XIXe siècle. ![]() |