![]() |
|
|
Mercredi 9 juillet 2025 Saint Augustin ZaoRhong et ses compagnons Puissance de la prière Tu manques d’assurance dans la prière ? c’est une grande sécurité et, en soi-même, un grand avantage que de croire que l’on manque de motif d’assurance, de même que c’est une honte et une cause de condamnation de croire que l’on a toute raison d’être sûr de soi. En effet, quand bien même tu aurais accompli beaucoup de bonnes actions, et ta conscience ne te reprocherait-elle rien, si tu crois avoir toute raison d’être sûr de toi, tu perds tout le bénéfice de la prière. Par contre, même si ta conscience est chargée du fardeau de milliers de péchés, pour peu que tu sois convaincu d’être le dernier de tous les hommes, tu pourras t’adresser à Dieu en toute assurance. La puissance de la prière a vaincu la puissance du feu elle a brisé la fureur des lions, terminé des guerres, arrêté des combats, apaisé des tempêtes ; chassé les démons, ouvert les portes du ciel, brisé les liens de la mort, chassé des maladies, repoussé des intrigues, raffermi des villes ébranlées, éloigné les fléaux envoyés d’en haut comme les embûches dressées par les hommes, en un mot tous les périls. Par la prière, j’entends, non pas celle qui n’est que dans la bouche, mais celle qui jaillit du fond du cœur. En effet, de même que les arbres dont les racines s’enfoncent profondément, même si les vents déchaînent mille assauts contre eux, ne sont pas brisés ni arrachés, parce que leurs racines sont fortement enserrées dans les profondeurs de la terre, de même les prières qui s’échappent du fond du cœur, ainsi enracinées, montent vers le ciel en toute sûreté et ne sont détournées par l’assaut d’aucune pensée. C’est pourquoi l’écrivain sacré dit : « Des profondeurs, j’ai crié vers toi, Seigneur » (ps 129). C’est là justement ce que voulait montrer le Christ lorsqu’il disait : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui portez de lourds fardeaux, et moi, je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Ainsi il nous appelle, ne passons pas sans l’entendre ; il nous attire à lui, ne nous échappons pas ; si nos péchés sont innombrables, mettons d’autant plus d’empressement à courir vers lui, car ce sont les gens de cette sorte qu’il appelle, puisqu’il dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se repentent » (Mt 9, 13). Il désigne ainsi ceux qui portent de lourds fardeaux, ceux qui sont dans la peine, ceux qui sont accablés du poids de leurs péchés. On l’appelle le Dieu de la consolation, le Dieu des miséricordes, parce qu’il a pour occupation continuelle de consoler, d’encourager les malheureux et les affligés, même s’ils ont commis des milliers de péchés. Contentons-nous donc de nous abandonner, de courir à lui et de ne pas le quitter. Nous apprendrons alors par expérience la vérité de ces paroles et rien de ce qui existe ne pourra nous faire souffrir, si seulement notre prière est fervente et parfaite, car, grâce à elle, tout ce qui peut survenir sera facilement écarté. Et pourquoi s’étonner que la puissance de la prière soit capable de réduire les vicissitudes humaines, quand on voit qu’elle détruit et fait disparaître facilement la malice du péché ? Afin donc de traverser avec bonheur la vie présente et de nous défaire des péchés dont nous sommes souillés, pour nous présenter avec confiance au tribunal du Christ, ménageons-nous continuellement ce remède qui est à base de larmes, de ferveur, de persévérance et de force d’âme : ainsi nous jouirons d’une santé continuelle et nous obtiendrons les biens à venir. Saint Jean Chrysostome, cinquième homélie sur l'incompréhensibilité de Dieu
L´Auteur : Jean Chrysostome (Saint, 350-407) Né vers 350 à Antioche, seconde ville de l’Asie Mineure, Jean Chrysostome s’accusera d’avoir abusé dans sa jeunesse de la gastronomie et des spectacles. Après une excellente formation classique, il demande le baptême vers 20 ans, et commence sa vie chrétienne par six ans d’érémitisme. De retour à Antioche, Jean est ordonné diacre en 380, puis prêtre en 386. Brillant prédicateur, il est surnommé pour son éloquence Chrysostome, c’est-à-dire « Bouche d’or ». En 397, l’empereur l’impose malgré ses résistances comme patriarche de Constantinople. Il va y entreprendre la réforme d’un clergé asservi à la cour, déposant les évêques indignes de la région, faisant rentrer les moines dans leur monastère, et n’hésitant pas à dénoncer les turpitudes et les injustices de la famille impériale, tout en menant lui-même la vie austère de l’ermite qu’il avait été dans sa jeunesse. Allant jusqu’à comparer l’impératrice à l’abominable Jézabel de l’Ancien Testament, Jean Chrysostome multiplie les mécontents, qui prononcent en 403 sa déposition et son bannissement. Le peuple révolté obtient son retour, mais fort de ce triomphe, Jean compare cette fois-ci l’impératrice à Hérodiade ! Ce qui lui vaut un nouvel exil en Arménie, puis au bord de la mer Noire. Ces années d’exil permettront à Jean Chrysostome une intense activité littéraire. Mais le pape prenant sa défense, la cour veut l’éloigner davantage en l’envoyant dans le Caucase en 407 ; il mourra en chemin en murmurant : «Gloire à Dieu pour tout.» ![]() |