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Vendredi 11 juillet 2025 Saint Benoît N'ayons pas peur de revenir à Dieu Vous êtes pécheur ? Ne désespérez pas ! Je persiste à vous préconiser l’espoir comme remède à votre faiblesse, car je sais à quel point une confiance soutenue peut s’avérer une arme efficace contre le diable. Je ne vous le répéterai jamais assez : si vous péchez quotidiennement, quotidiennement exprimez votre repentir. D’où vous vient cette assurance ? De la bienveillance de Dieu à l’égard des hommes. Ne croyez pas que je ne place ma confiance que dans votre seul repentir. Pensez-vous en effet qu’il puisse balayer tant de maux ? S’il n’y avait que le repentir, vous seriez tout à fait fondé à être inquiet. Mais puisque la bonté de Dieu s’inscrit en toile de fond, ayez confiance ! Sa bienveillance à notre égard est infinie, je dirais même indicible. Vos défauts ont des limites : leurs remèdes n’en ont pas. Quand bien même vos fautes seraient innombrables, elles n’en demeureraient pas moins humaines, sans commune mesure avec l’extraordinaire bonté de Dieu. Ayez donc confiance, car elle triomphera de vos vices. Imaginez une étincelle qui tombe dans la mer ; pensez-vous qu’elle puisse subsister et continuer à briller ? Au contact de la bonté de Dieu, vos péchés s’évanouissent comme l’étincelle au contact de l’eau. Bien plus encore, l’océan, si grand soit-il, a des limites : la bienveillance divine n’en a pas. Ne me déclarez plus, je vous prie : « J’ai beaucoup péché, comment puis-je être sauvé ? » Car ce que vous ne pouvez opérer, Dieu, lui, le peut, et son pouvoir ira jusqu’à effacer toutes vos fautes. Il affranchit l’âme de tout mal, et par là lui restitue sa beauté originelle. Il lui offre sa justice tout en lui épargnant le châtiment ; enfin il rend le pécheur en tous points semblable à celui qui n’a pas péché ; en somme, la faute disparaît complètement, comme si elle n’avait jamais existé. Dieu est un père plein de tendresse ; seul il est bon, et il est touché au plus profond de lui-même comme le serait un père. Dieu qui pourtant se situe au-dessus des sentiments, emprunte ici à l’homme toute sa sensibilité et se trouve même plus affecté qu’une mère attendrie. « Venez donc et plaidons », ajoute Yahwé – faites quelque effort de votre côté, j’arrangerai le reste ; donnez-moi, même peu de chose, et je vous accorderai le reste. « Venez donc » ; mais où aller ? Venez à moi… Saint Jean Chrysostome, huitième homélie sur la conversion
L´Auteur : Jean Chrysostome (Saint, 350-407) Né à Antioche vers 350, alors seconde capitale de l'Asie Mineure, Jean s'accusera d'avoir abusé dans sa jeunesse de la gastronomie et des spectacles. Il n'en demande pas moins le baptême à 18 ans, après une excellente formation classique. Disciple du bibliste Diodore de Tarse, il embrasse durant six ans la vie érémitique, abîmant sa santé à force d'austérités. De retour à Antioche, Jean y est ordonné diacre en 380, puis prêtre en 386. Adonné à la prédication et à la direction spirituelle, son éloquence le fait surnommer Chrysostome, bouche d'or. En 397, l'empereur l'impose malgré ses résistances comme patriarche de Constantinople au terme d'une difficile querelle de succession. Patriarche de Constantinople, Jean y entreprend la réforme d'un clergé asservi à la cour, déposant les évêques indignes de la région, faisant rentrer les moines dans leur monastère, et n'hésitant pas à dénoncer les turpitudes et les injustices de la famille impériale, tout en menant lui-même la vie austère de l'ermite qu'il avait été dans sa jeunesse. Allant jusqu'à comparer l'impératrice à l'abominable Jézabel de l'Ancien Testament, Jean Chrysostome multiplie les mécontents, qui prononcent en 403 sa déposition et son bannissement. Le peuple révolté obtient son retour triomphal pour quelques jours. Mais cette fois-ci, il compare l'impératrice à Hérodiade. De nouveau exilé, il fuit en Arménie, puis au bord de la mer Noire. Ces années d'exil permettront à Jean Chrysostome une intense activité littéraire. Mais le pape prenant sa défense, la cour veut l'éloigner davantage en l'envoyant dans le Caucase ; il mourra en chemin en disant : « Gloire à Dieu pour tout ». Jean laisse une œuvre considérable, et l'image d'un pasteur exigeant, aussi déterminé dans la défense des pauvres que dans l'enseignement de la foi. Ces années d'exil permettront à Jean Chrysostome une intense activité littéraire. Mais le pape prenant sa défense, la cour veut l'éloigner davantage en l'envoyant dans le Caucase ; il mourra en chemin en disant : Gloire à Dieu pour tout. Jean laisse une œuvre considérable, et l'image d'un pasteur exigeant, aussi déterminé dans la défense des pauvres que dans l'enseignement de la foi. Cependant, l'empereur Théodose, fils d'Arcade et d'Eudoxie qui avaient tant combattu Jean, fit revenir à Constantinople les reliques du saint en 438. Le peuple, resté fidèle à son évêque, les accueillit triomphalement, cependant que Théodose s'agenouillait pour demander le pardon posthume de ses parents. Jean Chrysostome est vénéré comme l'un des Docteurs de l'Église d'Orient. ![]() |