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Mercredi 19 mars 2025Saint Joseph L’espérance de JosephParmi les personnages du Nouveau Testament, saint Joseph est sans doute celui qui nous offre le meilleur exemple de l’espérance « malgré tout » : comment accepter, sinon par la seule adhésion aux promesses de Dieu, l’invraisemblable maternité de sa fiancée ? Et plus encore, accepter d’en devenir le protecteur, et du fait même, l’acteur le plus décisif de l’Histoire Sainte après la Vierge Marie ? Saint Joseph n’entra qu’en tremblant dans le ministère de la famille de Jésus-Christ, et il s’en acquitta avec une fidélité inviolable. Voyez comme il se comporte en une affaire aussi délicate. Il n’accuse pas son épouse : il ne convenait ni à sa bonté, ni à sa justice d’en user ainsi. Il ne lui découvre pas à elle-même le sujet de son inquiétude, de peur que cet éclaircissement ne fît quelque peine à sa pudeur. Il lui semble qu’il lit dans ses yeux et sur son visage des preuves convaincantes de son innocence. Il sait qu’une vierge devait enfanter, et il croit que cette vierge pourrait être Marie, aimant mieux présumer en elle un miracle que de la soupçonner d’une faute, et croire qu’une vierge fût mère, que non pas que Marie fût coupable. Mais au milieu des difficultés que lui opposent la raison et la nature, il en laisse le jugement à Dieu, et souhaite que, dans les secrets de sa Providence, il se trouve quelque voie pour justifier une créature qu’il est porté de regarder comme innocente. Elle la justifie, cette Providence ; le nuage se dissipe, l’Ange paraît, Joseph est confirmé dans la vérité et récompensé de sa foi, par la révélation et par la connaissance du mystère où il devait avoir tant de part. Esprit Fléchier, sermon du 19 mars 1682 Et là où quelque miracle aurait quand même semblé normal pour tirer du danger le Fils de Dieu et de Marie, Joseph ne connaît que la foi d’Abraham pour s’acquitter de sa mission : L’ange lui commande de partir promptement et de mener Notre-Dame et son Fils très cher en Égypte : voilà que soudain il part sans dire mot. Il ne s’enquiert pas : Où irai-je ? quel chemin tiendrai-je ? de quoi nous nourrirons-nous ? qui nous y recevra ? Il part d’aventure avec ses outils sur son dos, afin de gagner sa pauvre vie et celle de sa famille à la sueur de son visage. Si saint Paul a tant admiré l’obéissance d’Abraham, lorsque Dieu lui commanda de sortir de sa terre, se mettant en chemin, et allant selon que l’esprit de Dieu le conduisait, combien est admirable cette parfaite obéissance de saint Joseph ! L’ange ne lui dit point jusqu’à quand il demeurerait en Égypte, et il ne s’en enquiert pas : il y demeura l’espace de cinq ans, comme la plupart croient, sans qu’il s’informât de son retour, s’assurant que celui qui avait commandé qu’il y allât, lui commanderait derechef quand il s’en faudrait retourner ; à quoi il était toujours prêt d’obéir. Saint François de Sales, Entretien sur l’obéissance
L´Auteur : Fléchier (Esprit, 1632-1710) Né près d’Avignon, d’une famille pauvre, ses talents de poète et d’orateur en feront l’un des familiers de la cour de Louis XIV, avant de finir évêque de Nîmes. François de Sales (Saint, 1567-1622) Noble savoyard, évêque de Genève en 1602 tout en résidant à Annecy, François de Sales réforme son diocèse dans l’esprit du Concile de Trente. En 1610, il fonde la Visitation avec Jeanne de Chantal. ![]() |