![]() |
|
|
|
Jeudi 25 décembre 2025 Nativité du Seigneur À genoux devant la crèche La prière de ce jour : Père, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, lui qui a voulu prendre notre humanité. Partager la vie divine : nous en portons le désir dans notre cœur, mais l'évidence de la mort, l'accumulation de malheurs petits et grands font que Noël nous semble bien souvent n'être qu'un rêve… Mais voici qu'à Bethléem, « La bonté et l’humanité de notre Dieu et Sauveur sont apparues » (Tite 3, 4) Rendons grâce à Dieu, par qui nous vient une telle consolation en notre pèlerinage ici-bas, en notre exil et notre misère ! Oui, avant que n’apparaisse l’humanité de notre Sauveur, sa bonté demeurait cachée : certes, elle était là, car sa miséricorde est éternelle, mais comment sa grandeur aurait-elle pu être connue ? Elle était promise, mais non expérimentée. Or, voici une paix qui n’est plus promise mais envoyée, non plus reportée à plus tard, mais donnée, non plus objet de prophétie, mais rendue présente : c’est comme un sac plein de sa miséricorde, que Dieu le Père a envoyé sur la terre ; oui, dis-je, un sac qui va se déchirer lors de la Passion, pour que se répande ce qu’il contenait : notre rançon. On peut bien parler d’un sac, et même s’il est petit, il est bien plein : car un petit enfant nous a été donné, mais en qui habite toute la plénitude de la divinité. En effet, une fois venue la plénitude des temps, la plénitude de la divinité est venue, elle aussi. Elle est venue dans la chair, pour être vue même de ceux qui sont charnels, de telle sorte que dans la visibilité de l’humanité, sa bonté soit connue. Car là où l’humanité de Dieu se manifeste, sa bonté ne peut plus rester cachée. Saint Bernard, Sermon pour l’Épiphanie Mais pourquoi naître dans une étable ? Le psaume nous le disait hier : « dans sa folie, l’homme ne savait plus rien, mais était devenu comme une bête de somme » (Ps 72, 23). C’est dans cet état qu’il veut faire de nous des enfants de Dieu. Les animaux, la crèche, la paille, l’obscurité et le froid ! Voilà les préparatifs que Dieu avait faits pour lui-même ! La société des animaux, et la place qu’ils lui avaient pour ainsi dire prêtée pour qu’il y pût naître, indiquaient son excessive pauvreté. La crèche était la figure de son délaissement, et pouvait-il y avoir une figure plus complète ? La paille de rebut sur laquelle il était couché, et que Joseph avait ramassée peut-être sous les pieds des animaux, exprimait bien ce rejet que les hommes ont fait et feront de lui et de son Église pendant toutes les générations jusqu’à la fin. Le froid glacial qui faisait frissonner ses membres délicats et lui faisait ressentir sa première souffrance, était le digne commencement de cette pénitence incessante et de cette mortification non interrompue à laquelle, lui, l’innocence et la sainteté personnifiées, il s’est soumis pour la rédemption des hommes coupables. William Faber, Bethléem
L´Auteur : Bernard (saint, 1090-1153) De noble famille bourguignonne, Bernard entre au monastère de Cîteaux en 1112. Bientôt abbé de Clairvaux, il est à l’origine d’un prodigieux renouveau monastique en Occident. Son influence sur la spiritualité occidentale fut déterminante. Faber (William, 1814-1863) Anglican converti au catholicisme dans le sillage de Newman, il fonde l’Oratoire de Londres. Brillant orateur et auteur spirituel à succès. ![]() |