Dimanche 19 mai 2024

La Pentecôte

Laisser le Christ envahir toute notre vie

Quand nous sommes fidèles à consacrer chaque jour un temps plus ou moins long, suivant nos aptitudes et nos devoirs d’état, à nous entretenir avec notre Père céleste, alors les paroles du Christ vont se multipliant, inondant l’âme de lumière divine, et ouvrant en elle, pour qu’elle puisse toujours s’y abreuver, des sources de vie. Ainsi se réalise la promesse du Christ Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ; celui qui croit en moi, de son sein couleront des sources d’eau vive ». Et, ajoute saint Jean, « il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui » (Jn 7, 37-38).

L’âme, en retour, traduit constamment ses sentiments en actes de foi, de repentir, de componction, de confiance, d’amour, de complaisance, d’abandon à la volonté du Père céleste ; elle se meut comme dans une atmosphère qui l’entretient de plus en plus dans l’union avec Dieu ; l’oraison devient comme sa respiration, sa vie ; l’âme est remplie de l’esprit d’oraison. L’oraison devient alors un état, et l’âme peut trouver son Dieu quand elle veut, même au milieu de toutes ses occupations.

Les moments que, dans la journée, l’âme consacre exclusivement à l’exercice formel de l’oraison ne sont que l’intensification de cet état, dans lequel elle reste habituellement, mais doucement, unie à Dieu, pour lui parler intérieurement et écouter elle-même la voix d’en-haut.

Cet état est plus que la simple présence de Dieu ; c’est un entretien intérieur, plein d’amour, dans lequel l’âme parle à Dieu, parfois des lèvres, le plus souvent du cœur, et lui reste intimement unie, en dépit de la variété des travaux et des occupations de la journée. Il y a bien des âmes, simples et droites, qui, fidèles à l’attrait du Saint-Esprit, arrivent à cet état si désirable.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923), Le Christ, Vie de l’âme

MÉDITER :

L’oraison proprement dite peut se dérouler en trois temps, ou plutôt sur trois plans, comme tout établissement d’une relation entre deux personnes : la mise en présence des interlocuteurs, un échange qui leur permet une connaissance mutuelle, et la mise en place d’une vie commune par accord de leurs volontés. Peu à peu, c’est toute l’existence du priant qui va entrer dans cette vie commune, devenant une oraison continuelle au-delà du seul exercice d’oraison.

L´Auteur :

Marmion (Bienheureux Columba, 1858-1923)

D’origine franco-irlandaise, prêtre à 23 ans, bénédictin à 30 ans à l’abbaye de Maredsous, en Belgique, dont il devient abbé après quelques années à la fondation du Mont-César. Prédicateur et directeur de talent, ses conférences seront réunies en 4 volumes. Leur clarté, leur équilibre et leur solidité doctrinale feront de leur auteur l’un des maîtres de la vie spirituelle au XXe siècle, labellisé comme tel par sa béatification en l’an 2000.